Des nouvelles de Julie Angus
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Quels sont les projets qui vous emballent le plus pour les trois prochains mois?
Nous sommes à la veille de fermer la ronde de financement de prédémarrage, ce qui a constitué pour moi une expérience tout à fait nouvelle, puisqu’il s’agit des premiers capitaux de placement que je me suis procuré. La courbe d’apprentissage a été abrupte et a occupé une grande partie de mon temps au cours des derniers mois. Cet investissement nous permettra de concrétiser nos objectifs et de créer plusieurs bateaux autonomes à propulsion hélioélectrique équipés de capteurs que nous utiliserons pour achever les études pilotes. Je suis fébrile à l’idée de démontrer notre capacité à recueillir des données océaniques et à pouvoir nous concentrer sur d’autres éléments stratégiques de notre entreprise. Au cours des prochains mois, mon objectif est de passer plus de temps à discuter avec les clients potentiels afin de comprendre leurs véritables besoins et priorités et de m’assurer que nous pourrons y donner suite.
Qu’avez-vous appris jusqu’ici lors de vos interactions avec les investisseurs?
J’ai appris qu’ils apportaient beaucoup plus à la table que l’argent. Bien que nous ayons besoin d’argent pour faire avancer notre technologie, nous avons encore plus besoin de leur réseau, de leur expérience et de leurs perspectives. J’ai parlé à beaucoup d’investisseurs potentiels et j’ai remarqué que souvent, on sait assez vite s’il existe une attraction mutuelle ou non, mais il y a toujours d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte – par exemple l’étape de la croissance, l’ampleur des fonds réunis et le secteur d’activité – pour éclairer leur décision ultime. J’ai tout de même découvert que même si ce n’est pas les bonnes personnes pour investir dans notre entreprise, ces investisseurs pourront nous aider de manières différentes, habituellement grâce à leurs vastes réseaux de contacts.
S’il y a une chose que le public général pourrait faire pour vous aider, de quoi s’agit-il?
J’ai appris qu’on ne sait jamais d’où proviendra l’information cruciale ou une occasion importante, et qu’en acceptant de nous prêter à de nombreuses conversations et de partager notre histoire, nous augmentons nos chances que ces événements fortuits se produisent. C’est ce qui m’a amenée à être plus active sur les réseaux sociaux et à me créer des comptes Instagram, Twitter et LinkedIn.
Avez-vous l’impression d’être une première dirigeante?
Dans le livre de Ben Horowitz, The Hard Things about Hard Things, on apprend que si les premiers dirigeants se retrouvaient dans une courbe de classement, le résultat moyen du test serait de 22 sur 100. L’auteur explique ses propos en affirmant que devenir un premier dirigeant ne s’apprend pas à l’école; on apprend sur le tas et on fait beaucoup d’erreurs en cours de route. À cet égard, je me sens en effet comme une première dirigeante, parce que je fais beaucoup d’erreurs et que je passe mon temps à apprendre! Mais en m’entourant de gens qui sont plus avisés et plus expérimentés que moi, et surtout prêts à m’aider, je peux arriver à me tracer un chemin qui me permettra de bien diriger notre entreprise. J’ai appris à poser beaucoup de questions et à écouter attentivement, puisque les perspectives proviennent de toutes sortes d’endroits et qu’il est important de valoriser et de respecter toute personne qui est prête à partager son temps avec moi. Le fait d’avoir un réseau de collègues du Défi des femmes dans les techs propres, qui sont elles aussi des premières dirigeantes, est également un immense avantage, car nous pouvons apprendre les unes des autres et nous soutenir mutuellement.