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Des avantages environnementaux — et économiques — des océans

juin 29, 2021 By: Julie Angus

This post is also available in: English (Anglais)

Bien que 40 % de la population mondiale vive à moins de 100 kilomètres d’une côte, la majorité des gens habitent dans une zone enclavée et ne peuvent pas observer régulièrement le rôle vital que jouent les océans pour la santé de la planète et de l’économie, et pour notre propre santé. Toutefois, que l’on puisse voir ou non les océans, la vie de chacun de nous en dépend.

Commençons par l’environnement. J’aime à penser que les océans sont les poumons de notre planète. Ils produisent l’oxygène que nous respirons deux fois sur trois et constituent le plus grand puits de carbone du monde. Ils ont absorbé 50 % des gaz à effet de serre que nous avons émis et 90 % de la chaleur qui en résulte. Sans les océans, la température mondiale serait supérieure de 36 °C à ce qu’elle est aujourd’hui. Cela entraînerait des vagues de chaleur au milieu des hivers canadiens et des étés aussi chauds qu’un sauna. La planète serait inhabitable.

Voyons maintenant les incidences sur les entreprises. Les océans sont le moteur d’une économie dite « bleue » de 2,5 billions de dollars américains, qui croît à un rythme plus rapide que de nombreuses autres industries. Si les océans étaient un pays, leur PIB serait le septième du monde, devant celui de l’Italie, du Brésil, du Canada et de l’Australie. Le poisson est la principale source de protéines pour plus d’un milliard de personnes. Les océans nous fournissent des médicaments, de l’énergie et des minéraux. Il faut parler également de l’énergie générée par les océans, laquelle a été fournie historiquement par le pétrole et le gaz, mais également et de plus en plus, par le vent, les vagues et les marées.

Les océans sont vitaux pour nos chaînes d’approvisionnement. Quatre-vingt-dix pour cent des marchandises mondiales sont transportées par voie maritime. Si le transport maritime est interrompu comme on a pu le voir au début de l’année lorsqu’un porte-conteneurs échoué a obstrué le canal de Suez, cela provoque un désordre mondial, une hausse des prix des produits de base et des retards dans la fabrication. Au-delà des biens matériels, l’Internet, la connectivité mondiale et les communications internationales dépendent des océans. Des câbles sous-marins à fibre optique sillonnent les fonds marins et acheminent 99 % des données internationales.

C’est ce que nos océans font pour nous, et ils ont la capacité de faire bien plus encore. L’énergie renouvelable, la pêche durable et la séquestration du carbone sont toutes des possibilités pour une planète plus saine et plus prospère. Selon certaines estimations, les océans peuvent compenser davantage nos émissions de carbone et nous aider à atteindre un cinquième des réductions nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C d’ici 2050.

Bref, tout le monde devrait se soucier de cette eau qui recouvre 70 % de la surface de la Terre. Et d’ailleurs, de plus en plus de gens s’en préoccupent. Des campagnes sont organisées pour nettoyer les ordures qui se déversent dans les mers et tous ces déchets qui créent des îles flottantes et remplissent l’estomac des baleines. Trente pays, dont le Canada, se sont engagés à protéger 30 % des océans d’ici 2030, soit la surface jugée nécessaire pour restaurer la biodiversité et la santé des océans. Les fonds de capital-risque axés sur les océans augmentent, portés à la fois par de solides rendements financiers et par un impact environnemental impressionnant. Chaque dollar investi dans ces fonds génère cinq fois plus en bénéfices.

À Open Ocean Robotics, nous faisons partie de la solution. Nos bateaux autonomes alimentés au solaire recueillent pendant des mois des données essentielles sur les océans, même dans les régions maritimes les plus difficiles et les plus éloignées. C’est un travail important pour un certain nombre d’industries, mais pour l’instant, nous nous concentrons sur la protection maritime. Les données recueillies par nos bateaux servent à réduire la pêche illégale, un problème qui coûte 23 milliards de dollars et compte pour 30 % de toutes les activités de pêche. Nous assurons également la protection de la vie marine en temps réel pour contribuer à protéger les populations de baleines en péril contre les collisions avec les navires, les constructions en mer et les bruits élevés qui interfèrent avec les communications acoustiques.

En plus de sa propre technologie, Open Ocean Robotics est un moteur de la collaboration nationale et internationale à l’appui de la préservation de nos océans. Au Canada, je fais partie du conseil d’administration du tout nouveau Centre for Ocean Applied Sustainable Technologies (COAST), un pôle d’innovation qui réunit de jeunes entreprises en démarrage de technologies océaniques de l’Ouest canadien, des entreprises établies et d’autres acteurs de l’écosystème en vue du développement de notre économie bleue nationale. En tant que membre du Bureau consultatif Innovation de l’OTAN pour son initiative relative aux systèmes maritimes sans pilote, je travaille actuellement à la création d’un réseau de drones, de capteurs et de bouées qui permettra d’avoir une connaissance nettement supérieure de nos océans.

Les océans sont vitaux pour chaque habitant de notre planète. Et pour protéger cette ressource mondiale, nous devons travailler tous ensemble, que nous voyons la mer tous les jours ou que nous ne l’ayons jamais vue.

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