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L’un de mes poèmes préférés est « If »* de Rudyard Kipling. C’est un poème édifiant, qui décrit les qualités d’un « homme » accompli. Mis à part la référence flagrante au genre masculin, le poème peut être utile d’une autre manière : en guidant les dirigeants et les PDG, qu’ils soient homme, femme ou autre. La leçon est sévère, mais vraie. Je pense souvent à ces cinq qualités en développant mon entreprise.

1. « Si tu sais garder la tête froide quand tous la perdent et t’accusent… tu seras un homme. »

Si un événement imprévu potentiellement dévastateur se produit (ce qui est inévitable), votre équipe, vos clients ou vos investisseurs peuvent tous perdre la tête et se tourner vers vous, en tant que dirigeant, parce que c’est vous qui avez la responsabilité ultime. Les dirigeants forts gardent leur sang-froid et assument la responsabilité, sourient et assurent à l’équipe qu’elle peut réussir. Un dirigeant doit prouver qu’il est fait pour le rôle en se mettant au travail en équipe et en trouvant un moyen de sortir du pétrin. Il doit se montrer sans peur et goûter au défi.

2. « Croire en toi quand tous doutent, et, pourtant, leur faire crédit… tu seras un homme. »

J’ai la conviction qu’un dirigeant doit toujours avoir confiance en sa capacité à surmonter l’adversité. Toutefois, si un membre de l’équipe doute d’une action ou d’une stratégie, cela vaut la peine de l’écouter. Voyez si son inquiétude se base sur la raison. Le doute est-il fondé, et faut-il l’atténuer? Le plan ou la stratégie n’ont-ils tout simplement pas été assez bien expliqués pour écarter les doutes? Même les grands dirigeants ne parviennent pas toujours à formuler clairement leurs idées. Une communication claire et complète permet de combattre les doutes et les craintes.

3. « Si tu sais faire des rêves – sans en être l’esclave… tu seras un homme. »

Un rêve compte énormément dans le démarrage d’une entreprise, mais un bon dirigeant sait également demeurer fermement ancré dans la réalité. Il y a une grande différence entre poursuivre sans relâche une vision et mener imprudemment son entreprise au bord du gouffre au nom d’un idéal. Les dirigeants doivent savoir prévoir, regarder sur les côtés et prendre du recul pour pouvoir rectifier le tir rapidement, en s’adaptant aux réalités du marché et à tous les conseils stratégiques qu’on leur donne généreusement, qu’ils soient sollicités ou non.

4. « Si tu peux accueillir Triomphe ou Désastre comme les deux imposteurs qu’ils sont…tu seras un homme. »

Lorsque, jeune adulte, j’ai lu ce vers, je n’ai pas vraiment compris ce que Kipling voulait dire. Mais en devenant PDG, je me suis retrouvée face au succès et j’ai compris que c’était du vide. Je me suis aussi retrouvée face à l’échec et découvert que ce n’est qu’un obstacle de plus qu’un dirigeant doit surmonter pour atteindre son but. Une fois que vous avez classé l’échec et le succès dans la catégorie des imposteurs qu’ils sont, vous et votre équipe devenez invincibles.

5. « Quand pourtant tout défaille, sauf la Volonté qui te dit : ‘Tiens bon!’… Tu seras un homme. »

Aucun autre vers n’évoque mieux la passion qui anime un dirigeant. Kipling décrit exactement le sentiment passionné que j’éprouve pour mon entreprise et ma capacité à diriger. Il n’y a qu’une raison pour laquelle une entreprise en démarrage échoue : lorsque son fondateur abandonne. Alors, tenez bon!

Créer le Summit Nanotech est l’une des choses les plus difficiles et les plus enrichissantes que j’ai faites dans ma vie. Je n’échangerais pour rien au monde cette expérience. C’est inspirant de penser que si nous, en tant que dirigeants, nous suivons l’avis donné dans ce poème, peu importe le genre auquel nous appartenons, « Le Monde sera à [nous], avec tout ce qu’il contient. »

*André Caillé, « Une nouvelle traduction de If-La Prière, Rudyard Kipling (1910) », http://www.journaldumauss.ne/?Une-nouvelle-traduction-de-If-La

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